Les indicateurs sont unanimes : aujourd’hui, la biodiversité est largement menacée par les activités de l’Homme et le réchauffement climatique. Près d’1 million de ces espèces sont menacées d’extinction à l’échelle mondiale malgré les objectifs de développement durable fixés par les Nation Unies.
A l’occasion de la Journée mondiale qui lui est dédiée, zoom sur la biodiversité, les menaces qui pèsent sur elle et l’action du SIARE en sa faveur.
Mais au fait, c’est quoi la biodiversité ?
La biodiversité peut être définie comme étant un ensemble dynamique regroupant une diversité d’espèces animales et végétales au sein d’un milieu naturel, ainsi que l’ensemble des relations et interactions qui existe entre tous ces organismes et leurs milieux de vie.
Si l’on prend l’exemple d’un cours d’eau, tous les êtres vivants présents au sein de cet écosystème forment une chaine dans laquelle chaque groupe d’espèce contribue à l’équilibre de l’ensemble. Cet équilibre, à la fois complexe et fragile, est directement dépendant de l’état des berges qui abritent des espèces végétales où de nombreux animaux trouvent refuge. La prolifération ou la disparition d’une espèce est donc susceptible d’impacter négativement l’écosystème en entier.
La biodiversité en danger
Les dernières listes rouges régionales de l’ARB (Agence Régionale de la Biodiversité) font état de nombreuses menaces pesant sur la biodiversité en Île-de-France. Parmi ces menaces, l’artificialisation des sols (le drainage, la dégradation ou la destruction des mares, la canalisation des cours d’eau ou encore la modification des berges) est l’une des atteintes principales à la pérennité des écosystèmes présents dans les milieux aquatiques.
C’est notamment le cas des odonates (couramment appelés demoiselle ou libellule), directement impactés par la transformation de leurs habitats. Aujourd’hui, ¼ des libellules est menacé ou a disparu dans la région. Il en va de même pour les 42 espèces d’oiseaux nicheurs en Île-de-France : plus de la moitié sont menacées ou ont disparu. Enfin, les plantes associées aux milieux aquatiques et humides comptent 30% d’espèces menacées.
Présents sur la majeure partie du territoire du SIARE, les milieux urbains et leur étalement provoquent de nombreuses perturbations sur la biodiversité notamment à cause des activités humaines. En plus de l’artificialisation des sols, on peut y ajouter :
- La pollution des milieux aquatiques
Très fréquent, les rejets polluants peuvent être causés par des erreurs de branchements entre les canalisations d’eaux pluviales et d’eaux usées chez les particuliers mais aussi par le déversement de produits toxiques dans les canalisations d’eaux pluviales qui se rejettent directement dans les milieux aquatiques.
- Les espèces exotiques envahissantes
Introduites volontairement ou accidentellement au détriment des espèces locales, elles représentent une véritable menace pour la faune et la flore locale. C’est le cas de la Balsamine de l’Himalaya, la Renouée du Japon ou encore de la Myriophylle du Brésil.
Le siare agit pour la biodiversité
Face aux menaces qui pèsent sur la biodiversité, le SIARE, au titre de sa compétence GEMAPI (Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations) met tout en œuvre pour proposer des solutions d’aménagement et de préservation des milieux aquatiques, fondées sur la renaturation et la végétalisation. Voici les projets en cours et à venir :
Les plans d’eau :
- Ré-aménagement écologique des berges du lac d’Enghien-les-Bains
Un diagnostic a mis en évidence que plus de 90 % des berges du lac sont artificielles et principalement constituées de murs en pierre et en béton. Cela empêche la phytoépuration naturelle de ce plan d’eau et le développement de la biodiversité. Les berges sont aussi très dégradées et s’érodent. Pour ce projet, près de 1 800 mètres de berges devraient être renaturées. L’objectif est de développer la valeur écologique et paysagère du site, classé « patrimoine remarquable », ainsi que d’améliorer la qualité de l’eau du lac, tout en assurant la stabilité des berges pour garantir la sécurité du public.
- Restructuration des étangs du Château de la Chasse à Saint-Prix
Inscrit au patrimoine des monuments historiques, le Château de la Chasse se situe au cœur de la forêt de Montmorency, entouré de 3 étangs en cascade. Le projet du SIARE consiste à revégétaliser les bords de ces plans d’eau en une ceinture hélophytique (principalement constituée de roseaux et de jonc) et ainsi favoriser le développement de la faune et de la flore. De plus, le projet a aussi pour objectif de permettre la rétention des eaux dans l’étang lors d’épisodes pluviaux intenses grâce à la réhabilitation de l’ouvrage de sortie.
Les cours d’eau :
- Entretien courant des rus du territoire
Chaque année, plusieurs opérations d’entretien des cours d’eau du territoire sont menées afin de prévenir les risques d’inondation et de préserver la biodiversité. Objectif : le bon état écologique des rus. L’entretien passe notamment par l’abattage des arbres en mauvais état, l’élimination des espèces végétales invasives ou inadaptées, la suppression de certains dépôts sauvages mais aussi la prévention des risques de pollution.
- Réaménagement écologique du ru des Glaises
Situé à proximité de la future station d’épuration écologique, ce cours d’eau très incisé et rectiligne dispose actuellement d’un intérêt écologique faible. Les objectifs de son réaménagement sont les suivants : améliorer l’écoulement du ru, notamment pour réduire les risques d’inondation, améliorer la qualité de l’eau et développer la biodiversité des milieux aquatiques.
- Renaturation de 4 tronçons du ru de Montlignon, à Eaubonne
Plusieurs projets de renaturation sont prévus au niveau des berges du ru de Montlignon. Bétonnées à plusieurs endroits, la renaturation de ces berges en pente douce avec l’utilisation de techniques issues du génie végétal devraient voir le jour en 2025. Certains tronçons actuellement busés devraient être ré-ouverts. Objectifs : améliorer l’écoulement du cours d’eau, notamment pour réduire les points noirs en termes d’inondation, et développer la biodiversité des milieux aquatiques.
- Restauration d’une zone humide traversée par le ru de Corbon à Montlignon.
Ayant mis en place une stratégie foncière pro-active permettant de repérer les terrains avec un intérêt remarquable, le SIARE a acquis plusieurs parcelles, rue des rosiers à Montlignon, traversées par le ru de Corbon. Cet endroit est destiné à devenir une zone d’expansion de crue pour prévenir les risques d’inondation des habitations situées en aval. La restauration de cette zone humide a également pour objectif de recréer tout un écosystème favorable à la biodiversité.
Un autre projet de restauration d’une zone humide existante est en étude, rue Larive à Montlignon. L’opération consistera à remettre le ru dans son lit d’origine.
- Création d’une zone humide éducative à Eaubonne
Une zone humide traversée par le ru de Montlignon à été identifiée au niveau du stade Paul Nicolas. Sur les 7400 m2 du site, environ 5000 m2 seront réaménagés. Les objectifs sont pluriels : renaturer les berges du ru, prévenir les inondations, diversifier les habitats et renforcer les trames écologiques locales. Sans oublier une dimension pédagogique afin de sensibiliser les plus jeunes et de promouvoir la nature en ville. Un parcours didactique sera aménagé sur le site et permettra d’accueillir les classes.
Le projet permettra également de lutter contre les 8 espèces exotiques envahissantes identifiées, comme par exemple la Renouée du Japon et le Buddleia, et ainsi de favoriser le développement de la biodiversité. 825 m² d’espèces végétales caractéristiques des zones humides vont être mises en place ainsi que 235 arbustes sous forme de haies.
- Aménagement hydro-écologique d’une zone humide à Béthemont-la-Forêt
A Béthemont-la-Forêt, une zone humide d’une surface de 3 hectares a été identifiée et nécessite d’être restaurée et protégée. Le SIARE travaille étroitement avec la commune ainsi qu’avec le Parc Naturel Régional (PNR) Oise Pays de France sur ce projet.
- Restructuration des étangs Marie à Saint-Prix
Situé au nord de Saint-Prix dans la forêt de Montmorency, l’étang Marie est un lieu riche en biodiversité qui abrite des espèces animales et végétales variées. Composé de deux étangs, ce site est considéré comme ayant un potentiel écologique important. Une opération de restauration est actuellement à l’étude pour faire du deuxième étang, une zone humide à part entière. L’objectif est de développer et protéger la zone humide existante en rétablissant les continuités hydrauliques du ru à cet endroit mais aussi de garantir un stockage des eaux lors des épisodes pluviaux intenses.
Les bassins de rétention d’eau pluviale
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Restauration et réaménagement des berges du bassin des Moulinets
Le bassin des Moulinets est un ouvrage de rétention des eaux pluviales en permanence en eau, ouvert au public. Ses berges, fortement dégradées avec certains tronçons en partie effondrés, nécessitent d’être restaurées et réaménagées, notamment pour la sécurité des promeneurs. Porté conjointement par le SIARE, la commune d’Eaubonne et la CAVP (Communauté d’Agglomération Val Parisis), la sécurisation des berges permettra :
- D’améliorer la qualité de l’eau et la valeur écologique du site par la renaturation des berges avec des espèces adaptées aux bords de cours d’eau
- De valoriser le paysage
- D’augmenter le volume de stockage du bassin
- De créer une véritable zone humide
- La Gestion différenciée des espaces verts :
Parmi les 23 bassins de rétention d’eaux pluviales du SIARE, les espaces verts de certains d’entre eux sont entretenus de manière différenciée.
Pratique de l’éco-pâturage
Depuis 2016, le SIARE a recours à l’éco-pâturage afin d’entretenir les espaces verts de certains de ses bassins. Cette solution naturelle permet une fertilisation naturelle des sols et la suppression de certaines espèces végétales invasives comme la Renouée du Japon.
Et de la fauche tardive
Depuis 2019, le SIARE a complété sa gestion différenciée avec des pratiques pour permettre à la nature de se développer à certains emplacements libres (en laissant pousser l’herbe) et ainsi créer des zones respectueuses de la biodiversité. De cette manière, le couvert végétal peut se développer librement, ce qui favorise la pollinisation et l’implantation de nouvelles espèces.
L’installation de ruches
Les abeilles jouent un rôle indispensable au bon fonctionnement de la biodiversité. Elles sont un maillon essentiel de la stabilité des écosystèmes par leur activité pollinisatrice. C’est pourquoi des ruches sont installées dans plusieurs de nos bassins :
- Le bassin Descartes à Soisy-sous-Montmorency.
- Le bassin de la Peupleraie à Bessancourt.
- Les bassins des Aulnaies et des Ossards à Taverny.
- Le bassin des Pillies au Plessis-Bouchard.
- Les bassins Aval et de Boissy à Beauchamp.
- Le bassin de Saint-Leu-la-Forêt.
- Le bassin Schweitzer à Soisy-sous-Montmorency.
- Le bassin Amont de Groslay.
A votre tour de vous engager !
Nous avons tous un rôle à jouer en faveur de la biodiversité. Chaque être humain fait partie de cet ensemble dynamique et interagit avec les autres êtres vivants présents sur Terre ; nos actions ont donc des conséquences sur ces écosystèmes.
Face au réchauffement climatique et aux conséquences de l’activité humaine, il est urgent que nous agissions ensemble pour mieux préserver notre patrimoine naturel, notamment l’eau qui est une ressource rare et précieuse.
Veiller sur l’eau c’est protéger une grande variété d’espèces animales et végétales mais c’est aussi protéger notre avenir pour les générations futures. Alors, il n’y a pas d’efforts inutiles, au contraire chacun doit contribuer au quotidien à la préservation de la biodiversité.
Cliquez ici pour retrouver les bonnes pratiques de l’eau et de l’assainissement.
En savoir plus sur la journée mondiale de la biodiversité : https://www.un.org/fr/observances/biological-diversity-day