Le mardi 20 mai 2025, Monsieur Jean-Pierre Enjalbert, Président du SIARE, accompagné des élus du territoire, dont Monsieur Didier Dagonet, Maire de Béthemont-la-Forêt et Monsieur Raphaël Barouch, membre titulaire du Comité Syndical et représentant de Monsieur Jacques Delaune, Maire de Chauvry, ont visité le chantier de la future station d’épuration écologique à filtres plantés de roseaux. Démarré en janvier 2025, 12 mois de travaux sont prévus pour la réalisation de l’éco-station, qui permettra, à terme, de traiter les eaux usées des quelque 700 habitants présents sur les deux communes.
le contexte du projet
Depuis plusieurs décennies, des pollutions chroniques impactent les milieux naturels du site classé de la Vallée de Chauvry. En cause, l’isolement de Béthemont-la-Forêt et de Chauvry des réseaux d’assainissement collectif. Malgré les fosses septiques installées individuellement pour épurer les eaux usées des habitations, une grande partie des effluents est encore contaminée et se déverse dans les ruisseaux situés à proximité.
Ainsi, les cours d’eau et par extension, la réserve naturelle du Marais de Stors, sont grandement impactés par ces problématiques de pollution.
Pour enrayer ce phénomène, la création d’une station d’épuration écologique à filtres plantés de roseaux s’est révélée être la solution la mieux adaptée à la situation.
Implantée sur une parcelle de 19 000 m², la future éco-station traitera les eaux usées des quelque 700 habitants présents sur les deux communes. Les eaux assainies rejoindront ensuite le milieu naturel via une zone de rejet végétalisée directement connectée au ruisseau attenant à la station : le ru des Glaises.
l’arrivée des eaux usées dans la future éco-station
À l’entrée de l’éco-station, un dégrilleur automatique effectuera un pré-traitement des effluents. Installé dans un canal dégrilleur et piloté par une sonde, il permettra de piéger les déchets solides puis de les compacter avant leur évacuation.
Une fois l’étape du pré-traitement effectuée, deux postes d’injection automatique (composés de deux pompes chacun) achemineront les eaux usées jusqu’aux bassins de dépollution. Les pompes fonctionneront en alternance par sonde radar et grâce aux deux poires de niveau de secours pour gérer leur enclenchement ainsi que leur niveau d’arrêt.
Des mesures de débit seront réalisées en entrée de station, également en sortie des bassins de dépollution et de la zone de rejet végétalisée. Les informations relevées seront traitées afin d’offrir une télésurveillance complète de l’installation : bilans horaires et journaliers des débits d’entrée et de sortie, fonctionnement des pompes, etc.
Des plantes pour dépolluer les eaux usées
La future station de traitement écologique se caractérise par l’action conjointe des plantes et des micro-organismes. En effet, le système d’assainissement est basé sur la phytoépuration, un procédé naturel de dépollution des eaux. Les eaux usées seront acheminées dans deux bassins successifs remplis de différentes couches de substrats minéraux (gravier, sable, etc.) et de roseaux. De cette façon, les matières organiques solides seront retenues en surface par les différents substrats. Les bactéries évoluant sur le système racinaire ou à proximité des filtres plantés, décomposeront les matières organiques en éléments assimilables par ces mêmes végétaux.

des lits dans les futurs bassins de dépollution

Les filtres plantés de roseaux sont ici constitués de deux étages en série, eux-mêmes constitués de lits plantés en parallèle. Ils sont alimentés en alternance durant une semaine, pendant que les autres sont « au repos ».
Les phases de repos favorisent l’aération et l’apport en oxygène pour les bactéries. Elles permettent également la déshydratation et la minéralisation des dépôts de la matière organique. Les mécanismes épuratoires sont principalement physico-chimiques (filtration, adsorption) et biologiques (dégradation bactérienne).
UN ESPACE AMÉnagÉ pour améliorer la qualité de l’eau
Afin de parfaire la qualité des effluents, une zone de rejet végétalisée sera aménagée et assurera la continuité épuratoire des eaux vers le milieu naturel. La création de cette zone tampon offrira une solution plus durable comparée à une canalisation classique avec des avantages hydrauliques, écologiques et paysagers particulièrement intéressants :
1 – La réduction du volume d’eau rejeté dans le milieu récepteur et par extension les risques d’inondation en aval. Dans la zone de rejet végétalisée, les eaux épurées traverseront trois compartiments d’infiltration. Ceux-ci permettront de stocker une partie des effluents, tout en facilitant l’action des micro-organismes présents dans le sol pour biodégrader les derniers polluants.
2 – Un atout pour la mise en valeur du paysage. L’aménagement de cet espace bénéficiera d’un potentiel esthétique remarquable pour un ouvrage d’assainissement. À terme, elle pourra devenir un site propice à la sensibilisation sur la préservation et la restauration des milieux naturels.
3 – Un accueil favorable pour la biodiversité. Des conditions propices au développement d’une faune et d’une flore locales seront recréées sur les berges et à l’intérieur du lit de cette zone aménagée.

Différentes espèces de plantes hélophytes (dont les racines se développent dans un substrat gorgé d’eau) seront implantées dans la zone de rejet végétalisée. En plus de consolider les berges, de ralentir l’écoulement de l’eau et de favoriser l’infiltration, leur capacité épuratrice améliorera la qualité des effluents infiltrés ou rejetés.



Un ruisseau qui retrouve sa morphologie originelle
Situé à quelques pas de la future éco-station, le ru des Glaises est un petit ruisseau qui deviendra le milieu récepteur des eaux épurées, après leur passage dans la zone de rejet végétalisée. Des travaux de réhabilitation et de valorisation du cours d’eau seront menés en parallèle du chantier de création de la station d’épuration écologique :
1- Le rehaussement de son niveau en sortie de buse. Très incisée et profonde, la portion du ru en aval de la route départementale 44 nécessite une intervention. L’action sur ce tronçon permettra de ralentir l’écoulement de l’eau et ainsi de limiter les risques d’érosion.
2 – Le reprofilage de ses berges et le reméandrage de son lit. Aujourd’hui, les bords du cours d’eau sont trop abrupts et le tracé de son lit particulièrement rectiligne. La restauration de ses berges en pentes douces et de sa morphologie sinueuse permettront de recréer un milieu propice au développement de la biodiversité, d’améliorer les capacités auto épuratrices du milieu et de ralentir les écoulements, limitant ainsi les risques d’inondation.
3- L’apport granulométrique. Le fond du ru des Glaises est en grande partie colmaté. Grâce à une recharge en granulats de taille variable, le cours d’eau retrouvera une variété d’écoulements et offrira des habitats diversifiés pour la faune et la flore.
Une ripisylve et quelques essences de plantes hélophytes viendront remplacer la végétation déjà bien présente, mais inadaptée aux rives de cours d’eau. Installées au bord du ru, elles maintiendront les berges, limiteront l’augmentation de la température de l’eau et deviendront des refuges pour la faune locale. Les capacités épuratrices du milieu seront également grandement améliorées.
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