Après deux ans d’études et de préparation, les travaux de ré-aménagement du bassin des cressonnières, situé à St Gratien, ont commencé en juin 2021, pour une durée d’environ 13 mois.
Le curage : pourquoi, comment ?
Le chantier a commencé par une phase de curage pendant l’été 2021. Indispensable avant de commencer les travaux, le curage consiste à extraire et traiter les sédiments qui se sont accumulés dans l’eau. Tout d’abord, une drague aspire les sédiments qui sont ensuite stockés dans une piscine dans laquelle ils vont décanter. Dans cet espace, sous l’effet de la stagnation de l’eau, les sédiments se déposent au fond de l’eau. Ces boues, résidus composés en grande partie de matières minérales mais aussi de matières organiques, seront ensuite évacuées par camion.
Le dernier curage remontait à 2015, le bassin était particulièrement envasé et 2 150 m3 de sédiments ont été extraits !
Le curage étant fini, la nouvelle phase du chantier a pu commencé en septembre avec les travaux de génie civil destinés à mettre en place un dégrilleur, un bassin de décantation et un by-pass. Ces ouvrages permettront d’effectuer un pré-traitement efficace des pollutions des eaux pluviales. La construction d’un bypass général de l’ouvrage, entre la sortie du dalot et le réseau d’assainissement de l’avenue Kellermann, permettra de gérer les pollutions accidentelles.
Avant de pouvoir procéder à l’aménagement du bassin, il est nécessaire de traiter certaines problématiques :
- Abattage de deux arbres gênants (les arbres de la zone humide peuvent être conservés)
- Déviation en amont du ru de Montlignon et du réseau des eaux pluviales le temps des travaux, seul un débit de 50 m3/h maximum est conservé par pompage, dans le but de maintenir un lien hydraulique entre le ru de Montlignon et le lac d’Enghien
- La nappe d’eau souterraine très proche de la surface et les sols argileux obligent à des fondations profondes par pieux.
- Mise en place de palplanches, ce qui peut occasionner des vibrations et du bruit.
Pendant les travaux, le cheminement piéton entre la rue des Cressonnières à Saint-Gratien et l’avenue de l’Alliance à Eaubonne sera fermé. La piste cyclable ne sera fermée que lorsque les travaux concerneront la berge sud.
Les objectifs des travaux
Projet remarquable, le ré-aménagement du bassin des cressonnières associe :
- Des travaux de génie civil et écologique afin de mettre en place un dégrilleur, un canal de décantation et un jardin filtrant® pour le traitement des eaux du bassin
- Un aménagement favorisant la biodiversité avec des berges en pente douce, ce qui offre un double avantage : augmenter la capacité de rétention du bassin et installer six habitats écologiques différents
Un habillage paysager permettra de rendre l’ensemble agréable esthétiquement, améliorant ainsi le cadre de vie des habitants du quartier.
L’enjeu est également d’améliorer le traitement des pollutions de l’eau de cette zone située en aval du bassin versant de 7 communes. En effet, les eaux pluviales des voiries s’y accumulent drainant avec elles cannettes, bouteilles, papiers jetés dans la rue et avalés dans les canalisations, ainsi que les eaux sales provenant de mauvais branchements des habitations (eaux usées se déversant vers les canalisations d’eau pluviales). Le projet vise donc à redonner une meilleure qualité à l’eau, avant son rejet en milieu naturel.
Rappelons que le site a un positionnement stratégique en amont du lac d’Enghien-les-Bains car :
- il assure l’apport de 70% des eaux de surface du lac, en provenance du ru de Montlignon ;
- il constitue une trame bleue depuis le Lac d’Enghien jusqu’à la forêt de Montmorency, à préserver à l’échelle du territoire syndical mais aussi régional. Cette trame bleue est mentionnée dans le Schéma Régional de Cohérence Écologique (SRCE).
Les eaux du bassin suivront le circuit de dépollution suivant :
- Pré-traitement pour retenir les déchets solides grâce au dégrilleur et les particules en suspension (huile, graisse …) grâce au bassin de décantation
- Filtration et enrichissement en oxygène grâce au jardin filtrant® et à la végétation propre à une zone humide qui a des propriétés filtrantes, comme les roselières.
Objectif : tendre vers une eau de qualité « bon état écologique ».
Par ailleurs, une fois les travaux finis, la construction d’une Maison de l’eau permettra d’accueillir les scolaires pour des animations pédagogiques autour de l’eau, ainsi que tout public lors de conférences ou d’expositions.
Avec ce projet exemplaire d’un point de vue écologique, le SIARE remplit ses missions de gestion des eaux pluviales, de protection des milieux aquatiques et des zones humides et de sensibilisation du grand public aux problématiques de l’eau.
Voir aussi l’article « Quand la qualité de vie passe par la qualité de l’eau »