Alors que l’été 2022 a été marqué par un épisode de sécheresse « hors norme » sur le territoire du SIARE, mais aussi à l’échelle nationale avec un nombre inédit de cours d’eau asséchés (plus de 1200 en tout) ; l’été dernier a, au contraire, été particulièrement pluvieux notamment dans la moitié nord du pays.
En effet, si les mois de juillet et août 2023 ont été principalement marqués par la pluie et les orages, des périodes considérées comme sujettes aux précipitations (l’hiver et dans une moindre mesure le printemps) ont enregistré un déficit pluviométrique conséquent avec des répercussions hydrologiques sur 2022 et 2023.
Qu’est ce que la sécheresse ?
L’INRAE (Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement) définit la sécheresse comme « un déficit anormal, sur une période prolongée, d’une (au moins) des composantes du cycle hydrologique terrestre ». Autrement dit, une ou plusieurs des étapes au cours de laquelle l’eau change d’état physique se retrouve altérée par la situation météorologique du moment. L’apparition d’anomalies au niveau des précipitations ou des températures provoquent les phénomènes de sécheresse et impactent fortement nos activités mais aussi nos milieux.
On distingue trois grands types de sécheresse :
- La sécheresse météorologique provoquée par de faibles précipitations sur une période donnée.
- La sécheresse du sol ou agricole causée par une faible infiltration en eau dans les sols qui nuit au développement de la végétation.
- La sécheresse hydrologique lorsque les niveaux d’eau présents dans les réservoirs (lacs, rivières, nappes phréatiques…) sont anormalement bas.
Les données collectées par le siare
Ayant pour mission de prévenir les risques d’inondation, le SIARE collecte et traite des données pluviométriques. Ces mesures nous permettent de déterminer les périodes de fortes et de faibles précipitations. Pour obtenir ces informations, 8 pluviomètres sont répartis sur l’ensemble du territoire. Elles sont recueillies et transmises à un poste central de supervision situé dans les locaux du SIARE à Soisy-sous-Montmorency. Une équipe technique suit et analyse ces informations 24h/24.
Qu’est-ce qu’un pluviomètre ?
Un pluviomètre est un instrument météorologique dont la fonction est de mesurer :
- La quantité d’eau de pluie tombée sur une surface donnée. On détermine alors ce que l’on appelle la lame d’eau c’est-à-dire la mesure d’écoulement des précipitations atmosphériques calculée en millimètre et traduit en litre par m².
Par exemple le 2 août 2023, la quantité d’eau de pluie tombée était de 40 mm soit 40 litres par m².
- La quantité d’eau de pluie tombée sur un laps de temps déterminé. Il s’agit de l’intensité de pluviométrie calculée en millimètre par heure.
Pour la même journée du 2 août 2023, en 5 minutes un pic de précipitations a été enregistré à 31,2 mm par heure.
Quand il pleut, les gouttes d’eau vont pénétrer dans le pluviomètre et faire basculer un système d’auget à bascule, qui sous le poids du liquide, va alterner les basculements en fonction de l’accumulation des gouttes qui entrent en contact avec lui.
Des capteurs électriques disposés sur l’auget (dispositif de bascule) permettent de renseigner le SIARE sur l’évolution du remplissage de chaque pluviomètre et donc sur le volume des précipitations en cours.
2022, une année exceptionnellement sèche
En comparaison avec ces 11 dernières années (début des données statistiques du SIARE), 2022 enregistre le cumul pluviométrique le plus bas jamais mesuré avec 452 millimètres. Plus encore, un déficit d’environ 164 millimètres par rapport à la moyenne sur 30 ans (période 1991-2020) a été mesuré sur cette même année.
Une sécheresse inédite qui a eu des conséquences sur les sols mais aussi sur le niveau des cours d’eau, dont certains, avec un très faible débit, se sont retrouvés à sec durant la période estivale.
2023, après la sécheresse vient les intempéries
Malgré un mois de février également touché par un cumul de précipitations anormalement bas. Sur la période de janvier à mars 2023, le déficit pluviométrique a atteint 30 millimètres par rapport à la moyenne sur 30 ans, avec un mois de février si sec qu’il parvient tout juste à atteindre un cumul pluviométrique d’environ 3 millimètres soit 3 litres d’eau au m2.
À l’été 2023, de fortes intempéries ont compensé le déficit pluviométrique de l’hiver. Un événement pluvieux significatif a notamment été repéré le 2 août 2023 avec des pluies journalières allant entre 28 mm (dans la ville de Beauchamp) et 40 mm (dans la ville de Soisy-sous-Montmorency).
La comparaison entre l’année 2022 et 2023 est assez révélatrice des différences en matière de pluviométrie. Si 2022 a été très peu pluvieuse, 2023 a presque atteint le même cumul pluviométrique que la moyenne sur 30 ans, avec un déficit de seulement 9 mm.
La préservation de l’eau, un enjeu majeur pour les années à venir
L’eau est une ressource d’une richesse inestimable et pourtant, elle est encore aujourd’hui banalisée à tel point que beaucoup d’entre nous la tienne pour acquise. Avec le dérèglement climatique, la fréquence des épisodes de sécheresse et de pluies abondantes tend à se multiplier sur notre territoire.
C’est pourquoi il est important de changer notre état d’esprit au sujet de l’eau. Nos ressources en eau sont restreintes et ne parviennent pas à se renouveler aussi vite que l’espèce humaine se développe. À contrario, nos villes ne sont pas adaptées à des intempéries soutenues. L’imperméabilisation des sols augmente le risque d’inondation.
Pour protéger les générations futures, nous avons le devoir de préserver l’eau et de repenser nos aménagements.
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