Eaux souterraines et inondations : quel lien ?

On l’a vu avec les inondations de 2016 et 2018, le territoire du SIARE, de par son relief et sa géologie, est très sensible au risque d’inondation : ruissellement sur les coteaux, débordement des cours d’eau, remontée de nappe sur les zones plates et basses (anciens marécages à Eaubonne et Deuil La Barre, lac d’Enghien …).  Les eaux « souterraines » jouent un rôle important dans ce risque. C’est pourquoi le SIARE a mis en place une surveillance renforcée sur une vingtaine de points répartis de façon stratégique sur le territoire.

 

Le processus d’infiltration de l’eau

Le sol est constitué de plusieurs couches, certaines perméables comme les terrains sableux et calcaires, d’autres non comme les marnes ou l’argile.

L’eau s’infiltre, circule vite et facilement dans les milieux « perméables » (comme les sables ou les calcaires), mais circule très difficilement dans les milieux « imperméables » (comme les marnes et les argiles) , voire même ruisselle sur leur surface.

Lorsqu’il pleut, si le sol est perméable, l’eau va s’infiltrer petit à petit. L’eau « circule » verticalement (par gravité) à travers les « grains » du sol et imprègne alors le sol comme une éponge, puis horizontalement quand l’eau atteint une couche qui n’est pas perméable.

On parle d’eau souterraine, ou de nappe phréatique. C’est cette nappe qui alimente les sources, les ruisseaux ou marécages (lorsque l’eau suinte naturellement du sol) et les puits (lorsqu’on creuse jusqu’à cette partie « imprégnée d’eau »).

Schéma Infiltration de l'eau dans le sol
Infiltration de l’eau dans le sol – Source : Fondation La main à la pâte

 

Comment mesurer les niveaux d’eaux souterraines ?

On mesure le niveau d’eau dans le sol grâce à un piézomètre, qui est une sorte de « puits » très étroit. Une sonde électronique permet de connaître les niveaux d’eau précisément.

Schéma piézomètre

 

Mieux appréhender le risque inondation

Il existe trois types d’inondations :

  • inondation par débordement d’un cours d’eau

inondation débordement cours d’eau

  • inondation par ruissellement pluvial (une forte pluie qui provoque des écoulements importants et rapides)
Inondation rue de Paris à Montlignon
Inondation rue de Paris à Montlignon
  • inondation par remontée de nappe. Le sol saturé en eau « dégorge ». Cette eau s’infiltre dans les caves ou crée cette impression « d’éponge » lorsque l’on marche dessus. L’eau peut alors remonter aussi par capillarité.

Les eaux souterraines jouent un rôle important dans la dynamique de ces trois types d’inondations. En effet, lorsque les nappes phréatiques sont très hautes, les eaux de pluie ne peuvent plus s’infiltrer et le sol ne peut plus jouer son rôle d’éponge. Toute l’eau de pluie reste alors « en surface ». En plus des remontées de nappe qui remplissent d’eau les sous-sols et les jardins, les inondations par ruissellement et par débordement sont donc aggravées.

Vous avez des projets de construction ? N’hésitez pas à consulter le PLU de votre commune et à mener une étude de nappe, en prenant en compte le niveau des plus hautes eaux connues (NPHE).

 

Pour aller plus loin :

En savoir plus sur la géologie du territoire du SIARE

Pour prévenir les risques d’inondation, le SIARE dispose de plusieurs outils

Pour être alerté en cas d’inondations, inscrivez-vous en ligne à notre système d’alerte

S’informer sur les bons réflexes à adopter en cas d’inondation

 

Que faire en cas d’inondation dans son sous-sol ?
Malheureusement, on ne peut pas lutter contre une inondation par remontée de nappe. Voici néanmoins quelques conseils à appliquer :
– En cas de remontée importante, ne pas pomper l’eau (vous risquez d’attirer encore plus l’arrivée d’eau). Démarrer le pompage lorsque l’eau commence à descendre.
– Mettre les meubles et objets de valeur en hauteur
– Eviter de bétonner ou carreler sa cave (l’eau réussira quand même à s’infiltrer et l’évacuation de l’eau lors de la décrue sera ralentie)
– En cas de faibles infiltrations, installer une pompe d’épuisement dans le point le plus bas, ou mieux, dans un petit puits creusé expressément à environ 50 cm sous le niveau du sous-sol, pour évacuer l’eau au fur et à mesure et éviter qu’elle ne remonte dans les murs par capillarité.