À l’heure actuelle, 3,5 milliards de personnes vivent encore sans sanitaires adaptés et seulement 58 % des eaux usées domestiques sont traitées avant leur rejet dans l’environnement (ONU-Eau 2021). Conséquence : une grave pollution de l’eau qui impacte la santé de millions de personnes dans le monde. La Journée mondiale des toilettes, qui a lieu chaque année le 19 novembre, vise à alerter sur cette situation, afin d’atteindre l’objectif de développement durable (ODD) n° 6, « Garantir l’accès de tous à l’eau et à des services d’assainissement gérés de façon durable » d’ici à 2030. En France, nous avons la chance d’avoir un système d’assainissement performant. Mais savez-vous comment cela fonctionne ? Connaissez-vous les gestes à éviter pour préserver la qualité de l’eau ?
Assainissement : mode d’emploi
Chaque jour, nous utilisons de l’eau pour nous doucher, aller aux toilettes, faire la vaisselle ou laver nos vêtements … L’assainissement consiste à évacuer et traiter ces eaux sales, que l’on appelle eaux usées, afin de pouvoir les rejeter dans la nature, en toute sécurité. En 2022, sur le territoire du SIARE, chaque personne a consommé environ 124 L d’eau chaque jour, dont seulement 7 % dédié à l’alimentation, c’est dire le volume important que représentent les eaux usées ! Ainsi, en 2020, on estimait que 25 457 000 m3 d’eaux usées a transité par les réseaux du SIARE.
98 km de canalisations d’eaux usées, dont le diamètre varie de 200 mm à 3,5 mètres, sont nécessaires pour transporter ces eaux usées jusqu’à une station d’épuration. Au fil du temps, elles subissent des dégradations qui peuvent perturber le libre écoulement des eaux : corrosion, fissures, obstructions, affaissements… Aussi, le SIARE entretient, rénove et nettoie régulièrement ses réseaux, afin d’en assurer le bon fonctionnement.
L’assainissement peut être collectif lorsque les habitations sont raccordées au réseau public, ou non-collectif lorsque cela est géré de manière autonome (fosse septique, fosse toutes eaux, épandage …). Sur le territoire du SIARE, seulement 2,1 % des habitants bénéficient d’un assainissement non-collectif, cela devient de plus en plus rare. Le SIARE a un projet de raccordement au réseau et de création d’une station d’épuration pour les communes de Béthemont-la-Forêt et Chauvry qui fonctionnent encore en assainissement non-collectif.
Les réseaux d’assainissement collectifs peuvent être séparatifs (c’est-à-dire une canalisation pour l’eau usée et une pour l’eau pluviale) ou unitaires (c’est-à-dire une seule canalisation qui mélangent eau usée et eau pluviale). Ce dernier cas de figure est moins bénéfique pour l’environnement car en cas de fortes précipitations, le réseau peut déborder et les eaux usées se retrouvent alors dans la nature. Conséquence : une pollution des milieux aquatiques. C’est pourquoi le SIARE mène des projets de mise en séparatif, comme c’est le cas à Bessancourt, dans le Grande rue.
Dernière étape, le traitement des eaux usées est assuré par le Syndicat interdépartemental pour l’Assainissement de l’Agglomération Parisienne (SIAAP) dans les stations de traitement d’Achères et des Grésillons à Triel-sur-Seine.
En savoir plus sur la mission de gestion des eaux usées du SIARE – En savoir plus sur l’assainissement
Les bonnes pratiques pour préserver la qualité de l’eau
Les toilettes et éviers ne sont pas des poubelles ! Certaines substances ne doivent pas y être jetées : déchets alimentaires, huiles, médicaments ou produits chimiques, restes de désherbants ou d’engrais utilisés pour le jardinage.
Les conséquences négatives sont doubles :
- boucher les canalisations, ce qui peut créer des débordements et entrainer une pollution du milieu naturel
- perturber le bon fonctionnement des réseaux : abimer les canalisations (effet corrosif de certaines produits chimiques notamment), obstruer les grilles, entraîner le changement fréquent de certaines pièces et donc augmenter le coût de l’assainissement.
De la même manière, ne jetez pas les lingettes dans la cuvette des toilettes (même celles s’affichant comme biodégradables !) : leurs fibres sont ultra résistantes et créent des amas qui bouchent les grilles de filtrage à l’entrée des stations d’épuration. Le risque est alors que cela crée un débordement et qu’une partie des eaux usées soient rejetées dans la nature sans être traitées.
Les rejets suivants sont interdits :
- Le contenu et effluents des fosses septiques
- Les ordures ménagères et détritus de jardin
- Les huiles usagées, acides, hydrocarbures (et leurs dérivés)
- Les métaux lourds, produits toxiques, produits radioactifs
- Toute matière (solide, liquide ou gazeuse) susceptible d’être la cause d’un danger pour le personnel d’exploitation des ouvrages ou d’une dégradation des ouvrages
- Toute substance pouvant entraîner des nuisances olfactives ou dégager (elle-même ou associée avec d’autres effluents) des gaz dangereux, toxiques, inflammables
- Des effluents dont la température est supérieure à 30°C
La plupart de ces produits sont acceptés en déchetterie.