Le SIARE a lancé en février dernier une étude historique afin de connaître l’évolution des milieux aquatiques et des aménagements paysagers du domaine du Château de la Chasse, situé dans la forêt de Montmorency. Menée par les agences AEI et CIAE, elle se concentre sur 3 périodes : médiévale (à partir de la construction du Château au XIème siècle), moderne et contemporaine, et s’appuie sur différents documents : cartes d’état-major, cartes Cassini, cadastre napoléonien, cartes postales et photographies IGN aériennes.
On constate que les milieux aquatiques et les réseaux hydrauliques ont fortement évolué au cours du temps. Trois éléments persistent à travers les siècles : la présence de trois plans d’eau dont la forme et l’importance varient, les fondations et le plan du Château, le tracé viaire (emplacement des trois séparations / digues).
Epoque médiéval
L’aménagement du château ne se fait pas au hasard : la topographie et l’hydrographie sont avantageuses et permettent d’utiliser l’eau comme protection et ressource. Les douves constituent le plan d’eau central autour duquel s’organisent un étang en amont (« l’étang du derrière de la Chasse ») et un en aval (« l’Étang du devent de la Chasse »). Ces derniers sont des retenues ou dégagements du surplus des douves. Des zones humides permettent la variation du débit d’eau.
Epoque moderne
A cette époque, l’étang aval n’existe pas et n’est constitué que d’un ruisseau au cœur d’une zone humide. L’étang en amont devient le principal. Le paysage est cloisonné par des doubles alignements d’arbres qui bordent les chemins principaux et les digues. De nombreuses cartes postales et photographies anciennes attestent de l’importance de l’écrin paysager qu’offre le domaine.
Epoque contemporaine
Le réseau hydraulique mute à nouveau. Au milieu du XXe siècle, l’étang en aval est remis en eau et devient la pièce principale avec l’apparition d’un miroir d’eau, mettant en valeur le reflet du Château de la Chasse, auquel nous sommes aujourd’hui très attachés. Les douves forment un « L » et s’écoulent à l’arrière et sur le côté Nord-Est du château. Au contraire, l’étang en amont, pièce la plus pittoresque au début du XXème siècle, perd de sa visibilité par le manque de dégagement et d’entretien des berges.
Le Château est inscrit au titre des monuments historiques en 1933. L’Etat l’acquière en 1973, confie sa gestion à l’Office National des Forêt (ONF) et ouvre le domaine au public, confortant la fonction de promenade existant depuis la fin du XIXème siècle.
Ainsi, les recherches montrent que le site n’a pas toujours été tel qu’on le connaît aujourd’hui ! Une chose est sûre : de nombreux documents témoignent de l’importance de son écrin paysager. Le SIARE s’attachera à préserver cet environnement, dans le cadre de son projet de réaménagement des étangs du Château de la Chasse.