Encadrer les risques de pollution

Plus de 1 000 établissements industriels raccordés aux réseaux de collecte d’eaux usées et d’eaux pluviales du SIARE ont été identifiés comme rejetant des eaux potentiellement polluantes. Les eaux usées rejetées par les entreprises sont très différentes des eaux usées domestiques et ont des caractéristiques spécifiques à chaque secteur d’activité. Elles peuvent contenir des matériaux polluants et toxiques : graisses, hydrocarbures, métaux lourds, solvants, micropolluants. Le SIARE a ainsi pour mission de surveiller les rejets d’eaux usées non domestiques.

Lorsque les rejets sont mal maîtrisés, ils peuvent engendrer des dommages sur les ouvrages gérés par le SIARE (corrosion, bouchons de graisse …) et sur le milieu naturel. Certaines eaux usées doivent d’ailleurs être prétraitées avant d’être rejetées dans les réseaux publics de collecte.

Contrairement aux rejets dits domestiques, les rejets effectués par les entreprises doivent être préalablement autorisés par un « arrêté d’autorisation de déversement des eaux usées non domestiques dans le réseau d’assainissement public ». Cette obligation permet au SIARE de vérifier que les équipements publics peuvent bien assurer leurs missions sans risque.

La plupart des eaux de pluie, collectées sur notre territoire dans des réseaux dédiés, rejoignent le milieu naturel sans traitement. Aussi, les risques de pollution du milieu naturel sont-ils importants si chacun ne prend pas les précautions nécessaires : il est primordial de ne laisser que l’eau de pluie se déverser dans le réseau d’eaux pluviales.

Il faut pour cela éliminer les mauvais branchements, c’est-à-dire, une canalisation d’eaux usées branchée sur le réseau d’eaux pluviales. Ces « eaux sales » apportent des matières organiques en surabondance qui constituent des nutriments : ce sont des pollutions constantes des cours d’eau. Vous pouvez demander un contrôle de conformité pour vérifier que vous n’avez pas de mauvais branchements dans votre habitation, soit à votre communauté d’agglomération, soit directement au SIARE pour les habitants de Bessancourt et St Prix, en cliquant ici.

De mauvais gestes, comme par exemple, jeter des mégots ou papier dans la rue, laver sa voiture dans la rue ou nettoyer sa terrasse avec des lessives, sont également nocifs car tous ces éléments polluants se retrouvent dans le réseau d’eaux pluviales et in fine dans la rivière. Cliquez ici pour adopter les bonnes pratiques en matière de gestion de l’eau.

Par ailleurs, les eaux pluviales sont polluées par les contaminations qu’elles accumulent au fil de leur ruissellement. En effet, en ville, lorsque l’eau de pluie ne peut s’infiltrer directement dans le sol en raison des surfaces imperméables, elle ruisselle sur les toits et sur la chaussée et se charge en hydrocarbures, résidus d’huile et de caoutchouc … Plus elle ruisselle, plus elle se charge en polluants. Il est d’autant plus important d’éviter le ruissellement que l’infiltration permet de rendre une eau de meilleure qualité au milieu naturel. En effet, la végétation va avoir une action d’épuration.

La préservation et l’entretien de la ripisylve (berges des rivières et leur végétation) joue également un rôle important dans la prévention de la pollution. En effet, cette dernière favorise l’infiltration de l’eau dans le sol et améliore la qualité de l’eau en la filtrant. De plus, elle limite le réchauffement des eaux des rivières en instaurant un ombrage (empêchant ainsi la prolifération d’algues). Enfin, la ripisylve crée des zones favorables pour la biodiversité en offrant des abris à différentes espèces.

L’artificialisation des berges (murs en béton ou en pierre) empêche donc la nature de jouer son rôle de régulation et d’épuration.

Le SIARE, du fait de sa compétence GEMAPI (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations), entretient et aménage les cours d’eau de son territoire, de manière à favoriser l’épuration naturelle de l’eau grâce aux plantes des berges : roseaux, iris des marais, joncs.

La surabondance de nutriments (azote, phosphore, silice) dans l’eau est l’une des premières causes de l’eutrophisation des cours d’eau. L’eutrophisation est l’enrichissement excessif d’une eau en sels minéraux (nitrates et phosphates, notamment) entraînant des déséquilibres écologiques tels que la prolifération de la végétation aquatique et/ou l’appauvrissement du milieu en oxygène. Le développement des végétaux dans les cours d’eau est un phénomène normal, souhaitable même : il est essentiel au bon fonctionnement écologique des milieux aquatiques. Mais on parle d’eutrophisation lorsque ce développement est excessif et déséquilibré. Il peut entraîner une prolifération des algues bleues (cyanobactéries) et un appauvrissement en oxygène de l’eau et donc menacer les poissons.